Dans une rue ordinaire, avec ses éclats de ville, ses ombres grises et ses bruits. Une rue avec ses boutiques, ses cafés, ses passants et son béton. Entre deux pavés, une fissure. Sous la fissure, la terre.
Une fleur pousse. Et c’est un souci.

Un souci, parce que, malgré les talons et les escarpins, les roues d’engins et les coussinets sauvages qui la frôlent, la fleur résiste.

Un souci, parce que sa corolle orange, simple et évidente, décroche des sourires inattendus. Petite miette de soleil au ras du sol, elle se fait caution printanière, promesse d’été, éclat de bonheur. Elle adoucirait même le plus ronchon des bougons, la plus sèche des pimbêches…

Jamais une fleur n’a aussi mal porté son nom. Ou peut-être que si.

Parce que les soucis sont tenaces. Ils résistent. Bosses ou anomalies poétiques qui refusent de céder. Ils tiennent tête aux temps, aux grands et puissants, s’enracinent dans la discrétion. Ils racontent leur histoire : celle de la beauté simple qui se glisse dans nos fissures. Celle d’une existence fragile, qui, jusqu’au bout, choisira de ne pas plier.

Je vous souhaite d’être de ces petits soucis. De celles et ceux qui éclairent, qui se frayent un chemin dans la singularité du quotidien. Je vous souhaite une année où la poésie s’immisce partout : dans vos moments précieux, rudes ou révélateurs. Moi, je crois que l’amour est graine. Et si on se donne du mal (ou du bien), ensemble, les fleurs poussent toujours.

Bien à vous,

j.w

Ju.lien

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Julien Weber - auteur